Manifestations – Les conseils pratiques du Général Obvious
Ah ! les manifestations… Ce rituel tellement français qu’il en devient un cliché.
Si le vote est réputé pour être le mode d’expression démocratique par excellence, la manifestation est probablement le moyen le plus direct et le plus universel pour exprimer un mécontentement de groupe.
Mais quand on participe à une manifestation, on observe parfois des comportements surprenants que l’on pourrait caricaturer de deux manières :
– D’un côté des personnes terrifiées à l’idée d’être prises à parti dans des échauffourées.
– De l’autre, des personnes qui pensent que c’est une promenade assez ordinaire.
Et pour causes, d’un côté il y a le battage médiatique qui exagère largement les violences, et de l’autre il y a un manque de culture militante cruel fait que certaines personnes ne se rendent pas compte que ce n’est pas non-plus une balade tout à fait anodine.
Entre les deux, il est donc assez logique que les manifestant·e·s « peu expérimenté·e·s » ne sachent pas tellement à quoi s’attendre. Voici donc une liste de conseils de préparation qui permettront aux camarades les moins aguerris de participer à des manifestation en étant un peu préparé·e·s.
Ce premier article sur les manifestations se contentera de parler des préparatifs communs à toustes les manifestant·e·s. Toutefois il s’adresse en premier lieu aux primo-manifestant·e·s et/ou aux pacifistes qui souhaitent manifester de manière « classique ».
Note aux camarades Déter’ : J’ai tout à fait conscience qu’il existe des conseils spécifiques pour les individus très mobiles que vous êtes. Mais si vous le voulez bien, on verra ça éventuellement une autre fois… Chaque chose en son temps.
Pour commencer, l’idée est de permettre de faire du nombre. Au prétexte que la diversité des modes de luttes commence par là.
Alors désopasdéso, j’ai priorisé les conseils basiques, primordiaux MAIS RARES !
La bise intersectionnelle
(PS : Et puis entre nous, camarades détérs, vous savez déjà certainement où trouver une bonne partie des conseils spécifiques qui vous concernent…)
Disclaimer*
(*Avertissements préalables. Prononcer « Sclèmeur »)
Comme je le disais en intro, les violences en manifestations sont totalement exagérées par les biais sensationnalistes des médias. Toutefois, et même si c’est une exception statistique, la violence de la répression des manifs existe et il est important de la prendre en compte.
En fonction de la manifestation ou du cortège auquel on pense participer, il faut donc s’attendre à rencontrer des contextes plus ou moins tendus avec les forces de l’ordre. C’est indéniable, et malheureusement de plus en plus palpable, cependant il est complètement erroné et exagéré de prétendre que l’on finit systématiquement avec des blessures (ou en garde-à-vue…) !
[Spoiler Alert] : Même dans une manifestations au contexte explosif, l’on peut tout à fait prévoir de rester au sein d’un cortège bon-enfant. Et une très large majorité des manifestant·e·s y arrivent parfaitement. Donc, pas de panique.
Une manif n’est pas une balade comme les autres
et il est nécessaire de savoir où l’on met les pieds…
…mais juste de quoi ne pas être pris de panique « au cas où ».
Dernière remarque d’introduction :
Dans les parties pratiques, je vais facilement faire allusion aux produits lacrymogènes.
Rappel : PAS DE PANIQUE !
Il en est question parce qu’ils sont LE moyen de dispersion des foules le plus utilisés ET qu’ils sont très volatiles.
On peut donc très facilement y être exposé de manière légère, et ce même en étant très éloigné de la zone où ils ont été diffusés.
A l’instar des violences, il est complètement faux de dire « Manif = lacrymo systématiques »
Tenez ceci pour dit : Ce ne sont QUE des éléments de contexte.
Quelques petits préalables qui tombent (ou pas) sous le sens :
- Primo : LA règle de base absolue : NE PARTEZ PAS SEUL ! Prévoyez d’aller en manifestation avec au moins une autre personne. Vous pouvez parfaitement vous retrouver à l’avance ou vous fixez un point de rendez-vous précis sur la manif’, le principe est d’avoir au moins un binôme qui vous accompagnera au plus tôt, et le plus longtemps possible. Dans l’idéal, prévoyez même un point de chute final, où vous retrouverez vos camarades si vous êtes séparés.
- Secundo : Disons le tout net quand on part en manif, logiquement on sait à peu près ce que l’on va y faire (j’ai bien dit « logiquement »…). Défiler avec un cortège au pif, ou chanter avec la Fanfare Invisible. Tenir un point diff’, ou boire des Mojitos avec la Cégète. On peut se rendre à une manifestation sans avoir de point de chute, mais on y va rarement sans aucune intention ; ni sans avoir d’idée du niveau de répression que l’on risque de rencontrer. Ce niveau de participation ou d’exposition au forces de l’ordre doit donc être convenu avec les gens que l’on accompagne ; et si possible AVANT ou en début de manif.
Dans une logique de bien-être collectif, on s’adaptera aux personnes les moins aguerries, les plus apeurées ou les moins préparées. Autrement dit : on ne s’amuse pas à amener son pote primo-manifestant, sapé en marcel/bermuda/claquettes dans le Black-Bloc (oui… JE VOUS VOIS !).
Toujours dans l’optique de bien-être collectif, il faut également se laisser la possibilité de baisser ce niveau d’exposition à tout moment ! Veillez donc en permanence à ce que tout vos camarades se sentent bien, et que personne ne panique. Au moindre signe d’inquiétude, on se repliera vers des cortèges calmes, ou bien on essaiera de s’isoler un peu. On est pas là pour jouer au jeu du plus con et encore moins pour repartir avec des traumatismes physiques ou psychologiques (Message aux MascuTox, qui comprennent lentement : pour les concours de zguegs, je vous conseille plutôt d’aller faire un footing, à poil, sur l’autoroute la plus proche… mais surtout SEULS ! Merci de votre compréhension). - Renseignez vous au préalable sur les points de rassemblement et le parcours ainsi que sur les prévisions météorologiques. Jadis le site Demosphére ((https://demosphere.net/)) rassemblait autant que possible les informations inhérentes aux évènements sociaux, notamment pour les manifestations, et ce ville par ville ! Un manifestant averti en vaut 2 ! (bon… sauf pour BFM et le Ministère de
La Terreurl’Intérieur, et les comptages du Cabinet Occurrence, mais c’est un autre problème…) - Prévenez au moins une personne extérieure que vous participez à telle ou telle manifestation, juste au cas où il vous arriverait quelque chose (blessure, interpellation, enlèvement par les aliens-illuminati-partouzeurs-de-droite…). Et assurez vous que cette personne puisse faire le nécessaire au cas où vous auriez un soucis (à minima prévenir un autre proche en cas de pépin…). Idéalement vous pouvez même organiser un « Safe Call » : à savoir prévenir que vous partez, et demander à être rappelé·e si l’on n’a pas de nouvelles à une heure donnée. En cas d’absence de réponse, on pourra alerter un peu plus largement. Évidemment, vous préviendrez cette personne dès que vous êtes rentré (ne faites pas paniquer des gens pour rien, ce n’est PAS drôle !).
- Mangez, et hydratez vous au préalable (en évitant l’alcool et les stupéfiants). Mais faites le sans excès, car vous partez potentiellement pour plusieurs heures de balade qui ne vous permettront pas forcement d’accéder facilement aux toilettes.
- Enfin, n’oubliez pas que vous pouvez vous retrouver dans des mouvements de foules. Évitez donc de vous rendre en manif avec des enfants (et notamment des POUSSETTES !), des personnes ayant des difficultés à se déplacer, ou des animaux de compagnie (la foule est un contexte très anxiogène pour nos compagnons à quatre pattes !). Le cas échéant, restez dans les cortèges calmes, peu denses, et peu exposés comme les cortèges qui se situent au milieu de la manif. Les cortèges de camionnettes avec des ballons sont généralement assez chill.
Et maintenant, entrons dans le dressing….
Deux mots d’ordres : Simple ! Pratique !
Dans ce principe, privilégiez les vêtement robustes et confortables, adaptés à la saison ou à la météo (parce que, c’est bien connu, « y a plus de saisons »).
Les jambes étant très exposées aux projectiles ou aux moyens de répression (dont certains sont sensés être lancés au sol… EN THÉORIE !), évitez d’avoir les jambes nues. Et en cas de soleil prévoyez éventuellement de quoi vous couvrir la tête (j’ai vu plusieurs fois des manifestants se chopper des insolations bêtement…).
Si vous pensez être impliqué dans des situations « mouvementées », mettez des vêtements les plus neutres possibles (et ce, même pour les sous vêtements ! #FreeAntonin ).
Pour les personnes ayant des boobs et qui souhaitent avoir un maintient de la poitrine, privilégiez une brassière plutôt qu’un soutien gorge à baleines ; notamment parce que c’est plus confortable quand on bouge beaucoup [NDLR : de ce que j’en sais en tant qu’assigné homme… donc merci aux amiEs qui m’ont confirmées cette information].
Choisissez des chaussures robustes, fermées (éventuellement renforcées) et suffisamment confortables pour marcher ou rester statique plusieurs heures. Et mettez une bonne paire de chaussettes idéalement épaisses ET respirantes.
En cas d’intempéries, un Kway coupe pluie tout à fait basique fera parfaitement l’affaire. Le plus simple coûte 5 balles (alors oui, à ce prix c’est très certainement fabriqué en Asie par des enfants, mais on chassera les incohérences un autre jour…), et ça peut être très utile.
En revanche, le parapluie est plutôt une mauvaise idée, car il peut être dangereux dans des mouvements de foule, aussi bien pour soi que pour ses petits camarades. Ceci dit, il peut avoir d’autres utilités que l’on traitera dans un autre article…
Enfin, une écharpe ou un foulard sera le minimum à avoir pour se protéger de gaz lacrymogènes. Prévoyez de pouvoir l’humidifier si vous voyez des gaz arriver ; l’eau ou le jus de citron atténuent leurs effets sur les voies respiratoires.
A éviter :
On poursuit sur le thème lacrymo : évitez de mettre de la crème ou des corps gras sur votre peau. Les gaz lacrymogènes ont un effet irritant, et les produit chimiques contenus dedans se fixent sur les matières grasses !
Pour les mêmes raisons, les lentilles de contact sont également à proscrire ! Si vous avez besoin d’une correction visuelle, prenez vos lunettes, en privilégiant les plus robustes ou les moins précieuses (on ne sait jamais).
Évitez tout éléments pouvant être facilement attrapé ou accroché, que ce soit en marchant en cortège, ou dans un mouvement de foule.
Les boucles d’oreilles, les cheveux relâchés, les sangles lâches sur les sacs… C’est NON !
Et pour conclure sur les éléments à éviter, sachez que, sur des manifestations au contexte tendu, il peut y avoir des forces de l’ordre aux abords des points de rassemblements. Et qu’elles peuvent procéder à des palpations de sécurité ou des inspections visuelles des sacs avant que vous ayez atteint le point de rencard…
Évitez donc également de transporter tout ce qui pourrait être répréhensible (stupéfiants, armes, armes par destination…). Quant aux élément susceptibles d’être sur-interprété par les force de l’ordre, vous trouverez quelques exemples ci -dessous dans le chapitre « Accessoires Sensibles ».
Pour faire simple, évitez à priori tout ce qui n’a rien à faire dans une manifestation, ça vous évitera du stress inutile.
Dans le sac (ou les poches)
Ayez une pièce d’identité sur vous !
Ainsi qu’un moyen de communication !
Oui ! On trouve parfois le conseil inverse.
Mais pour un manifestant « type », qui prévois uniquement de manifester (et qui respecte cette intention !), les risques liés au fait de ne pas pouvoir être identifiable, ou ne pas pouvoir communiquer sont plus grand que les risques de traçages, écoutes, fichages, et caetera.
Si vous prenez un sac, privilégiez le sac à dos, réglé près du corps (éventuellement avec une ceinture lombaire ou pectorale pour limiter ses mouvements).
Les sacs type « besace » ou « totebag » ne sont pas DU TOUT ergonomiques et encore moins pratiques en cas de mouvement de foule.
Les sac réglés trop largement, eux, peuvent facilement être accrochés, donc pas très pratiques non-plus.
Prévoyez de quoi vous hydrater, et de quoi grignoter… ça vous évitera de raquer 15€ pour une 16′ et un sandwich au pain (même pas Végé, le pain).
Là encore, faites simple : de l’eau, dans une bouteille plastique toute simple. OK c’est pas du tout écolo’, mais votre jolie gourde en verre risquerait d’être interprétée comme une arme par destination et confisquée par un flic faisant de l’excès de zèle… En cas de manif tendue, prenez éventuellement du jus de citron à appliquer sur votre écharpe, et à distribuer aux copains en cas de lacrymo. Nota : les petites bouteilles de citron fonctionnent très bien pour ça ! (C’est du vrai citron dedans…)
Des bouchons d’oreilles peuvent être utiles pour ne pas se faire dézinguer les tympans, que ce soit par les mégaphones, la sono des camions ou par la détonation des pétards ou autres grenades de désencerclement. Je recommande particulièrement aux personnes pour qui les bruits intenses sont très désagréables et fatigants sur la durée.
On y pense pas forcement, mais si vous êtres sous traitement emportez également vos médicaments pour la fin de la journée, et ayez éventuellement une copie de l’ordonnance sur vous (l’originale restera chez vous). Même une photo sur votre smartphone fait l’affaire.
Remarque : si vous êtes usager de produits bronchodilatateurs (Ventoline), ne les utilisez surtout pas en étant exposé aux gaz lacrymogènes ! Ça ne ferait qu’amplifier les effets.
Enfin et toujours en cas de potentielle lacrymo, si vous avez du sérum-physiologique (collyre), prenez en quelques ampoules avec vous. C’est rarement confisqué par les forces de l’ordre, mais le cas échéant ce n’est pas une grosse perte ; et ça peut servir pour calmer les effets des lacrymogènes sur vos yeux.
Accessoires sensibles :
Au delà de cette liste, vous pouvez être tenté de vous protéger un peu plus en prenant d’autres équipements.
Mais leur possession sera à votre… discrétion..?
Car si rien ne les interdit directement, les forces de l’ordre peuvent y voir une volonté de participer à un « groupement formé en vue de commettre des violences ou des dégradations ».
Cette interprétation serait tout à fait subjective, mais les flics ne se gênent pas vraiment pour la faire (en s’asseyant allègrement sur leur code de déontologie et la présomption d’innocence au passage…).
Ils pourraient donc vous interdire d’accéder à la manifestation ou considérer leur possession comme des éléments à charge. Ce qui implique parfois une confiscation du matériel, hors de tout cadre légal, ou à des interpellation sur ce simple à priori… Évidemment, si ça arrive c’est dans des contextes très tendus, c’est donc loin d’être systématique, mais il vaut mieux savoir que ça peut arriver, pour s’en prémunir au besoin.
Petit tour non-exhaustif des accessoires en question.
Les yeux
Les lunettes de protection classiques ne posent généralement pas de problèmes, mais ne protègent pas du tout des effets lacrymogènes.
C’est pourquoi on peut envisager de prendre des lunettes étanches de piscine. Elles ont l’avantage d’être facilement dissimulables, mais elles peuvent malheureusement être assez dangereuses en cas de choc, car elles entourent l’orbite oculaire de très près, et peuvent donc être dangereuses pour cellui qui les porte.
Alors certains privilégient les masques étanches ; de chantiers, de plongée ou de snowboard. Pour ceux que l’on trouve dans le commerce, la protection qu’ils offrent aux chocs est n’est pas exceptionnelle mais mieux répartie sur le visage, donc beaucoup moins dangereuse que les lunettes de piscine. Ceci dit, face à un projectile de LBD40 ou un plot de GLI-F4, je pense que seul les masques professionnels ou de plongée font le poids. [NDLR : C’est un avis personnel, je n’ai pas de retour concernant la protection mécanique dans ces conditions ; si vous en avez, laissez un commentaire, j’éditerai l’article avec joie.
Addendum : Dans le cadre des manifestations de Gilets Jaunes, le 16 Novembre 2019, un journaliste a notamment été blessé par une éclat de grenade malgré son masque. ((https://www.liberation.fr/checknews/2019/11/17/qui-est-le-journaliste-blesse-au-visage-pendant-l-acte-53-des-gilets-jaunes_1763883))]
En revanche leur protection contre les effets des gaz lacrymogènes est efficace sur les yeux, même si elle ne sera pas totale, comme pour les masques respiratoires (transition…).
Les voies respiratoires
Nota : Si les moyens de filtration permettent de temporiser l’exposition aux gaz lacrymogènes, ils ne les empêchent pas totalement de pénétrer dans les voies respiratoires. Ils limitent et retardent seulement les effets, ce qui vous fera gagner du confort et du temps, mais ne les annuleront pas si vous êtes en pleine zone de diffusion !
Les masques en papier à indice de filtration FFP2 ou FFP3 que l’on trouve en rayon de bricolage maintenant partout dans le commerce sont le minimum pour filtrer les gaz lacrymogènes.
Pour plus de facilité de respiration, privilégiez ceux qui disposent d’une soupape.
Pour les distinguer, on regardera l’emballage, ou les indications imprimées dessus. Si vous ne voyez pas d’indice FFP, c’est qu’il est trop faible.
Pour les masques à cartouches, on privilégiera les cartouches disposant au moins d’une bande jaune et d’une bande grise ((Un très bon article à ce sujet chez les camarades de Paris Luttes
Infos https://paris-luttes.info/preservons-nos-poumons-le-masque-a-5279)).
Mais à moins d’être Street-Médic, de faire partie de la presse ou des SO (services d’ordre, parmi les organisateurs), les cartouches sont régulièrement confisquées lors des contrôles d’entrée des manifestations.
Les masques intégraux, communément appelés « masques à gaz », offrent évidemment une protection théorique idéale… mais ils sont interdits sur la voie publique car considérés comme des équipements de combat ((Régis par le Décret n°95-589 du 6 mai 1995 https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000005618597)).
On peut parfois en voir sur les images médiatiques d’échauffourées, mais il est probable que les personnes qui les portent ne soient pas des manifestants ordinaires (journalistes, Street-Médics, policiers…).
Pour plus de détails concernant les spécificités des masques, vous pouvez consulter cette très bonne vidéo sur les équipement de protection respiratoire.
Une petite parenthèse concernant la dissimulation du visage :
Jusqu’à ce que le Covid frappe, le port d’un masque ou d’un accessoire (foulard, écharpe…) empêchant l’identification pouvait être répréhensible. Mais ce risque n’est pas incontournable !
Le dispositif juridique est fait d’une loi (( La Loi 2010-1192 du 11 octobre 2010 https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000022911670 )) interdisant de dissimuler son visage dans l’espace public, doublée d’un décret dit « anti-cagoule » (( Décret 2009-724 du 19 juin 2009 https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000020763885&categorieLien=id )) qui l’interdit spécifiquement dans certaines circonstances propres aux manifestations.
Les contrevenants peuvent faire l’objet de sanctions allant respectivement d’une amende de 150€ à 1500€ , voire 3000€ en cas de récidive.
Cependant, le flou juridique à ce sujet est tel que l’on peut vraisemblablement contourner le texte, à condition d’accepter de se montrer son visage sur demande des forces de l’ordre ou en cas de contrôle (( L’ambiguïté est telles qu’elle est notamment en débat sur les forums de Dalloz, l’éditeur des codes juridiques : https://actu.dalloz-etudiant.fr/le-cas-du-mois/article/defile-masque/h/e491caafc0bbe0188135743e97ab82a1.html )).
Quand j’ai rédigé la première mouture de cet article (Mars 2019) une loi dite « Anticasseurs » avait été promulguée en ce sens. Mais elle était trop récente pour savoir comment elle aurait pu être appliquée. L’essentiel de cette loi tient au fait d’interdire à certaines personnes « connues des services de police » de manifester ; pas d’interdire de se protéger des lacrymos. Ce motif peut éventuellement servir de prétexte (( Comme le détaille cette vidéo d’Amnesty International France : https://www.youtube.com/watch?v=PNmL29TC0V8 )). Et depuis, la protection au Covid par un masque est devenu une chose courante, ce qui l’a fait tomber en désuétude.
Le crâne
Si vous prenez un casque choisissez en un avec le minimum de trous au dessus. Notamment parce qu’ils sont généralement plus robustes, mais aussi parce qu’ils limiteront les possibilités que des choses ne viennent se nicher dans les trous.
Autrement dis, le casque de VTT, c’est mieux que rien, mais pas top.
Là aussi niveau couleurs, à moins de vouloir être vraiment repérable, privilégiez la discrétion des couleurs neutres.
Les mains
Des gants basiques, neutres font très bien l’affaire.
Mais ça aussi, on a vu des flics les confisquer (au prétexte assez ridicule qu’ils permettent de lancer des projectiles…), alors si possible évitez de prendre vos jolis gants offerts par votre chéri·e…
Autres ?
Casque de moto, coque génitale, protège tibias ou autre protections d’arts martiaux… c’est envisageable, mais c’est un peu chercher les emmerdes si vous vous faites contrôler.
Résumé vidéo
Les copaines de La Giclée ont composé cette mOrNinG rOuTinE tout à fait recommandable.
Et Voilà !
Maintenant que cette liste basique est dressée, gardez avant tout ce conseil essentiel en tête : faites attention à vous et aux personnes qui manifestent avec vous.
Toutes les situation dangereuses peuvent facilement être évitée avec un peu de vigilance et de bon sens. Mais on peut également se retrouver facilement exposé si l’on n’y fait pas attention, ou se laisser emporter par des effets de groupes. Soyez au clair avec vos intentions : tout se passera pour le mieux.
Et surtout : NE PANIQUEZ PAS !
Niko_DdL Mars 2019
Mis à jour Mars 2023
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